Pour ceux et celles qui n'auraient pas eu la chance de lire
ce texte de Mario Dumont lequel décrit
agréablement bien la situation.
Le voici donc:
Zunera Ishaq a fait reconnaître par une cour fédérale son
«droit» de prêter le serment de citoyenneté avec le visage recouvert par un
niqab. Je n’ai pas rencontré une seule personne en accord avec ce jugement, ni
entendu ou lu une seule opinion favorable. Et pourtant un tel verdict redéfinit
le pays où nous vivons.
En fait, la question se pose: y a-t-il toujours un pays
lorsque le gouvernement élu ne peut même plus établir quelques règles simples
pour encadrer la cérémonie de citoyenneté? Immigrer dans un pays, j’espère que
c’est plus que rejoindre un territoire en s’établissant à l’intérieur des
frontières. Joindre un pays devrait signifier aussi rejoindre sa population
dans un désir de vivre ensemble, de partager.
Au nom de la liberté
Une interprétation aussi extrême de la Charte des droits et
libertés dépasse l’intention initiale de protéger les minorités et d’éviter que
des citoyens soient discriminés sur la base de leur handicap ou de leur
ethnicité. On en est rendu à étirer à l’extrême la liberté de religion jusqu’à
nier des consensus sociaux sur des valeurs fondamentales.
Se présenter à visage découvert pour une cérémonie publique
importante comme le serment de citoyenneté, cela m’apparaissait comme une
pratique évidente et saine du pays où nous habitons. Or cette évidence a été
contestée au point où le ministre responsable a dû l’imposer par directive en
2011. Et maintenant, ça ne fait plus du tout partie du pays, puisqu’un tribunal
a renversé la directive.
Au-delà de mon profond désaccord avec ce jugement, cette
saga soulève une autre question. Pourquoi cette jeune femme veut-elle venir
vivre ici? Elle tient au port du niqab plus que tout. Au point de refuser de
montrer son visage aux personnes présentes à une cérémonie heureuse, qui
s’apprêtent à l’accueillir dans son nouveau pays.
Il y a dans cette attitude un rejet total de la citoyenneté
et des mœurs du pays d’accueil. Mais qui donc veut aller vivre dans un pays
avec lequel il ne partage tellement rien que même la cérémonie de citoyenneté
ne peut pas se tenir normalement?
Un pays sans colonne
Il faut en déduire que la vision qu’on lui a inculquée du
Canada est plutôt celle d’un pays où rien n’est solide. Pas de fondements, pas
de valeurs communes, rien d’immuable. Tu n’aimes pas la cérémonie de serment
d’accueil? Fais-la changer. Peut-on vraiment parler alors d’une personne qui
arrive chez nous avec l’idée de s’intégrer?
D’ailleurs, on a beau dire que les tribunaux sont là pour
tout le monde, c’est quand même renversant qu’une personne qui ne détient même
pas la citoyenneté s’adresse déjà aux cours canadiennes pour faire changer les
règles du pays. Il faut que quelqu’un ait transmis à cette personne l’image
d’un peuple de mollassons prêts à se laisser tout imposer.
En résumé, la Charte des droits de Trudeau visait à créer
une terre de libertés. Elle est plutôt en train de livrer une terre de
n’importe quoi, un non-pays.
L'avant dernier paragraphe du texte de Mario Dumont résume notre complexe d'identité à travers le pays. Est-ce dans les gênes de tous les pays conquis? Peur de dire non afin que ceux que l'on accueille aient conscience du renouveau qu'ils veulent dans leur futur vie...est-ce normal d'exiger par la loi tes DROITS alors que tu viens à peine de fouler le sol du pays d'ACCUEIL. La vigilance sur nos droits et libertés à nous les natifs du pays qui s'en occupe? Afin que nos enfants et petits-enfants profitent de cette liberté identitaire spécifiquement Canadienne? Soyons accueillants sans l'inconscience du petit ego collectif.
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