Pour faire suite à hier, il faut garder en tête que le
maraichinage n’était en rien de la débauche.
Le maraichinage se déroulait les jours de fêtes religieuses
et le dimanche après les vêpres. Les jeunes filles se tenaient debout le long
des rues du village leur parapluie à la main et les garçons passaient et
repassaient devant elles de l’autre côté de la rue, riant et plaisantant pour
se faire valoir.
Le cœur de chaque
jeune fille battait très fort lorsqu'elle remarquait un garçon qui lui
plaisait, priant en elle-même qu'il
vienne l'aborder et entamer le rituel.
Peu à peu, des couples se formaient, le garçon commençait
l'approche en tirant le cotillon de la jeune fille, puis ensuite c'était la
prise de main avec une pression du pouce de la fille sur l'index du jeune
homme, premier signe de consentement, puis un peu plus tard un bras autour de
l'épaule.
La jeune fille ne laissait le garçon prendre en main son
parapluie que lorsqu'elle était séduite et sure de son bon choix.
Mais le principal il y avait ce qu'on appelait la
migaillière ou fourmaillière.. C’était une fente dans le jupon donnant accès à
une bourse suspendue à un cordon mais aussi aux parties intimes de la jeune
fille.
"Mets donc ta main dans ma migaillière, tu y trouveras
un béa p'tit merlaudéa" (mets ta main dans la fente de mon jupon tu y
trouveras un beau petit merle), faisait-on dire à la jeune fille s'adressant à
son galant. L'expression est restée
vivante jusqu'à aujourd'hui.
Si j’ai bien compris mon merle a perdu plus que son bec.
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