mercredi 3 avril 2013

Tout sauf de la débauche. (Suite et fin)


Pour faire suite à hier, il faut garder en tête que le maraichinage n’était en rien de la débauche.

Le maraichinage se déroulait les jours de fêtes religieuses et le dimanche après les vêpres. Les jeunes filles se tenaient debout le long des rues du village leur parapluie à la main et les garçons passaient et repassaient devant elles de l’autre côté de la rue, riant et plaisantant pour se faire valoir.

 Le cœur de chaque jeune fille battait très fort lorsqu'elle remarquait un garçon qui lui plaisait,  priant en elle-même qu'il vienne l'aborder et entamer le rituel.
Peu à peu, des couples se formaient, le garçon commençait l'approche en tirant le cotillon de la jeune fille, puis ensuite c'était la prise de main avec une pression du pouce de la fille sur l'index du jeune homme, premier signe de consentement, puis un peu plus tard un bras autour de l'épaule.

La jeune fille ne laissait le garçon prendre en main son parapluie que lorsqu'elle était séduite et sure de son bon choix.
Mais le principal il y avait ce qu'on appelait la migaillière ou fourmaillière.. C’était une fente dans le jupon donnant accès à une bourse suspendue à un cordon mais aussi aux parties intimes de la jeune fille.
"Mets donc ta main dans ma migaillière, tu y trouveras un béa p'tit merlaudéa" (mets ta main dans la fente de mon jupon tu y trouveras un beau petit merle), faisait-on dire à la jeune fille s'adressant à son galant.  L'expression est restée vivante jusqu'à aujourd'hui.

Si j’ai bien compris mon merle a perdu plus que son bec.


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