dimanche 28 mars 2010

PETIT BONHEUR : Joachim-Raphaël Boronali


J’ai déjà exprimé ce que je pensais de l’art abstrait (voir mon blog du 18 février 2010) mais voici un peintre plein de talent qui m’a fait réfléchir sur ce sujet.

Joachim-Raphaël Boronali est un peintre, célèbre au début du XXe siècle, bien que n'ayant jamais peint qu'une seule toile.

Au salon des Indépendants de 1910 figure la toile « Coucher de soleil sur l'Adriatique » (Voir photo ci-haut). Le catalogue en donne pour auteur JR. Boronali, peintre né à Gênes qui a accompagné son envoi d'un manifeste théorique, le Manifeste de l'excessivisme, dans lequel il écrit que l'excès en tout est une force et appelle à ravager les musées absurdes et à piétiner les routines infâmes.

Les critiques d'art s'intéressent à ce tableau, qui fait l'objet de commentaires contrastés, (que j’aime donc ces critiques qui s’extase devant l’Art abstrait) jusqu'au jour où le journal Le Matin reçoit la visite de l'écrivain Roland Dorgelès qui révèle, constat d'huissier à l'appui, que l'auteur se nomme en fait « Lolo », et qu'il est l'âne de Frédéric Gérard dit Le père Frédé , patron du Lapin Agile, célèbre cabaret de la butte Montmartre. Pour voir Lolo rendez vous à Historique page 2.

En effet, « Boronali » n'est autre que l'anagramme d'Aliboron, le nom donné à l'âne par Jean de La Fontaine.

Dorgelès, en compagnie de deux amis, André Warnod et Jules Depaquit, avait attaché un pinceau à la queue de l'animal qui devint ainsi la vedette du Salon, une fois que la supercherie eut été dévoilée.

La toile se vendit 20 louis d'or, c'est-à-dire 400 francs, qui furent reversés par Dorgelès à l'orphelinat des Arts.

Elle fait aujourd'hui partie de la collection permanente exposée à l'espace culturel Paul Bedu à Milly-la-Forêt.

Je suis peut-être têtu comme Boronali mais ma position sur l’art abstrait ne s’est que renforcée.

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