mercredi 25 novembre 2009

PETIT BONHEUR : La Sainte-Catherine


La Ste-Catherine se fêtait le 25 novembre. C'est triste, on ne la fête plus aujourd'hui. C'est triste parce qu'à cette fête on faisait et on mangeait de la tire c’était une journée bien spéciale. Une autre tradition qui a pris le bord mais que voulez-vous, simonac, il faut être accommodant aujourd’hui pis il faut dire qu’avec les vieilles filles et le temps ben « cé pu comme que c’étais »

Il y a très longtemps, il y aurait eu une femme du nom de Catherine qui aurait été exécutée vers l'an 307 pour avoir refusé de se marier à un empereur romain Maxence.

Au X11e siècle, on exposait sa statue dans les églises de Paris et le 25 novembre de chaque année, on déposait une coiffe sur sa tête. C'était la plus âgée des jeunes filles qui le faisait. Par la suite, les ouvrières non mariées se coiffaient de bonnets de papier.

La Sainte-Catherine, au Canada, c’est la fête des jeunes filles, celle des vieilles aussi; car, comme les premières, elles sont des fleurs charmantes avec cette légère différence qu’elles se sont un peu étiolées sur leur tige.

On associe la fête de la Ste-Catherine avec Marguerite Bourgeois. Cette dame venue de France, elle avait été invitée à venir en Nouvelle-France, par le Sieur de Maisonneuve. Elle est par la suite devenue maîtresse d'école. C'est Marguerite Bourgeois qui a inventé la tire Ste-Catherine. Elle faisait de la tire pour attirer les petites Amérindiennes à l’école.

À l'époque de nos ancêtres, la Sainte-Catherine était le jour où on fêtait les vieilles filles ce qui voulait dire les filles de plus de 25 ans non mariées et on les appelait " Catherinettes"

Ce jour-là, on donnait des petites soirées ou l’on dansait, et comme on ne voulait pas “coiffer sainte Catherine” [cette expression signifie ne pas avoir de mari], les belles jeunes filles avaient plus de tendresse; les idylles allaient grand train; on se fiançait, et le dimanche suivant, le prône de monsieur le curé était chargé de nombreuses publications de bans.

Autre temps autres mœurs mais il en demeure pas moins qu’à chaque tradition que l’on perd, c’est également un peu de notre identité en tant que Québécois que nous perdons.

Excusez-moi, je sais, je ne suis pas trop accommodant mais je vais aller manger une « kiss » ou si vous préférez une « clennedak » asteure.

1 commentaire:

  1. LES VIEILLES FILLES

    J'aime les vieilles filles. Et lorsqu'elles sont laides, c'est encore mieux.

    Les vieilles filles laides, acariâtre, bigotes ont les charmes baroques et amers des bières irlandaises. Ces amantes sauvages sont des crabes difficiles à consommer : il faut savoir se frayer un chemin âpre et divin entre leurs pinces osseuses. Quand les vieilles filles sourient, elles grimacent. Quand elles prient, elles blasphèment. Quand elles aiment, elles maudissent. Leurs plaisirs sont une soupe vengeresse qui les maintient en vie. Elles raffolent de leur potage de fiel et d'épines. Tantôt glacé, tantôt brûlant, elles avalent d'un trait leur bol de passions fermentées. Les vieilles filles sont perverses. C'est leur jardin secret à elles, bien que nul n'ignore leurs vices.

    Les vieilles filles sont des amantes recherchées : les esthètes savent apprécier ces sorcières d'alcôve. Comme des champignons vénéneux, elles anesthésient les coeurs, enchantent les pensées, remuent les âmes, troublent les sangs. Leur poison est un régal pour le sybarite.

    L'hypocrisie, c'est leur vertu. La médisance leur tient lieu de bénédiction. La méchanceté est leur coquetterie. Le mensonge, c'est leur parole donnée. Elles ne rateraient pour rien au monde une messe, leur cher curé étant leur pire ennemi. Le Diable n'est jamais loin d'elles, qui prend les traits de leur jolie voisine de palier, du simple passant ou de l'authentique Vertu (celle qui les effraie tant). Elles épient le monde derrière leurs petits carreaux impeccablement lustrés. Elles adorent les enfants, se délectant à l'idée d'étouffer leurs rires. Mais surtout, elles ne résistent pas à leur péché mignon : faire la conversation avec les belles femmes. Vengeance subtile que de s'afficher en flatteuses compagnies tout en se sachant fielleuses, sèches, austères... C'est qu'elles portent le chignon comme une couronne : là éclate leur orgueil de frustrées.

    Oui, j'aime les vieilles filles laides et méchantes. A l'opposé des belles femmes heureuses et épanouies, les vieilles filles laides et méchantes portent en elles des rêves désespérés, et leurs cauchemars ressemblent à des cris de chouette dans la nuit. Trésors dérisoires et magnifiques, à la mesure de leur infinie détresse. Contrairement aux femmes belles et heureuses, elles ont bien plus de raisons de m'aimer et de me haïr, de m'adorer et de me maudire, de lire et de relire ces mots en forme d'hommage, inlassablement, désespérément, infiniment.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

    RépondreSupprimer