L’expression populaire employée lorsqu’on veut “porter un toast” ou trinquer en l’honneur d’un événement ou d’une personne, est connue pour être “tchin-tchin”… mais, quelle est son origine?
D’aucuns vous ressortiront la plaisanterie concernant cet industriel français qui, après avoir signé un important contrat en Chine, voulut honorer ses hôtes d’un toast typiquement français avec champagne sabré et un bruyant “tchin-tchin” adressé à la cantonade (c’est la cas de le dire) avec le verre levé. Cette coutume méconnue de la délégation chinoise, la laissa quelques secondes pantoise avant que son responsable ne lève à son tour son verre en criant joyeusement: “France, France!”. Nul besoin de vous préciser que ce n’est pas l’origine réelle de l’onomatopée “tchin-tchin”.
Une autre supposition, bien que non certifiée, nous ramène de nouveau en Chine, où la locution “tchin-tchin” serait apparue. Il paraîtrait qu’au XVIIIe siècle, “ts’ingts’ing” signifiait bonjour dans le langage approximatif utilisé par les anglais dans les ports chinois. Cette expression se serait alors popularisée et serait passée, avec les marins, en Angleterre. Elle se serait peu à peu transformée pour devenir le “tchin-tchin”, que nous connaissons encore aujourd’hui.
Une dernière origine, beaucoup plus crédible, est avancée; elle s’appuie sur une coutume moyenâgeuse. En effet, l’empoisonnement étant à cette époque le plus sûr moyen d’éliminer un adversaire, les aliments étaient souvent sujets à suspicion. Pour se protéger, les seigneurs avaient pris l’habitude de mêler la boisson de leur verre à celle de leurs convives, les invitants ainsi à boire la même chose qu’eux. Plus tard, cette tradition se serait muée en un geste simplifié: le seigneur heurtait sa coupe, remplie à ras bords, à celle de son compagnon de table, ce qui faisait immanquablement déborder sa boisson dans le verre de son partenaire… premier “tchin”, le deuxième “tchin” faisant allusion au son que provoquait à son tour la coupe du convive qui effectuait la même manœuvre en sens inverse.
L’expression “tchin-tchin”, tirée donc d’une onomatopée, aurait ainsi traversé les âges pour être encore usitée actuellement, même si de nos jours, elle n’est plus signe de défiance, mais bien de fête et s’est simplifiée, puisqu’on ne trinque plus deux fois, mais une seule.
Notons cependant, qu’un convive qui refuse de trinquer à l’heure actuelle, s’attire implicitement la réprobation de ses hôtes qui le soupçonnent de vouloir se mettre en marge du groupe … résurgence de notre passé moyenâgeux?
mercredi 9 décembre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire