jeudi 18 février 2010

Ça vient d’où çà (101) : Avoir le compas dans l’œil

Estimer, apprécier exactement des distances, des proportions sans prendre de mesures.

Un compas est un instrument de mesure. En géométrie, il se compose de deux branches articulées destinées à tracer des cercles parfaits ou à reporter des distances. Dans la marine ou l’aviation, c’est une boussole qui permet de ne pas perdre le nord magnétique.

L’expression “avoir le compas dans l’œil”, apparue en 1740, signifie donc qu’il n’est pas nécessaire de posséder un instrument de mesure pour juger avec exactitude les distances … C’est être capable de mesurer quelque chose au premier coup d’œil.

Gustave Flaubert, “Dictionnaire des idées reçues”, (posthume 1911, p.342)
“Sur deux tableaux d’une entière blancheur, une ligne noire avait été tracée. La longueur de chacune de ces ligues était mathématiquement la même, car on l’avait déterminée avec autant d’exactitude que s’il se fût agi de la base du premier triangle dans un travail de triangulation.

Cela fait, les deux tableaux étant exposés dans le même jour au milieu de la salle des séances, les deux concurrents s’armèrent chacun d’une fine aiguille et marchèrent simultanément vers le tableau qui lui était dévolu. Celui des deux rivaux qui planterait son aiguille le plus près du milieu de la ligue, serait proclamé président du Weldon-Institute.

Cela va sans dire, l’opération devait se faire d’un coup, sans repères, sans tâtonnements, rien que par la sûreté du regard. Avoir le compas dans l’œil, suivant l’expression populaire, tout était là.

Uncle Prudent planta son aiguille, en même temps que Phil Evans plantait la sienne. Puis, on mesura afin de décider lequel des deux concurrents s’était le plus approché du point milieu.

O prodige! Telle avait été la précision des opérateurs que les mesures ne donnèrent pas de différence appréciable.”

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